Le pessimiste n'y aurait vu que deux bouteilles de vin à moitié vides. Mme de Montaigne, optimiste, suggéra d'y faire pocher des poires. C'est parti!
Justement, hier, à côté de l'église où l'on baptisait Monsieur Jo, des halles offraient de belles Conférences juteuses à souhait, sur lesquelles nous nous sommes précipités avant la célébration.
J'ai regardé différentes recettes (Marmiton, Larousse de la cuisine...) et j'ai décidé de faire à ma manière, en tenant compte d'une contrainte de Mme de Montaigne, qui voulait des poires point trop sucrées.
Ce matin, j'ai commencé par préparer un vin chaud : 75 cl de vin + 20 cl d'eau, 100g de sucre, 1 zeste de citron et 1 zeste de demi-orange, épices ad libitum (par exemple un bâton de cannelle, quelques clous de girofle, 2 étoiles de badiane, éventuellement un soupçon de noix de muscade; j'ai mis un petit sachet Albert Ménès pour aller plus vite et parce que j'en avais sous la main). On peut ajouter un sachet de sucre vanillé.
On fait chauffer le mélange, et on y plonge les poires (une ou deux par personne), préalablement pelées, mais entières et en conservant la queue. On laisse mijoter à feu doux une trentaine de minutes. Il faut surveiller: la durée de cuisson peut varier en fonction de la taille et du degré de mûrissement des fruits. On contrôle en passant la lame d'un couteau au travers de la poire: elle doit pouvoir transpercer le fruit facilement. On réserve les fruits au frigo.
Il reste à faire réduire la sauce pour en faire un sirop. Pour cela, on laisse mijoter encore doucement le vin chaud, à découvert. Si le sirop n'épaissit pas assez, on peut rajouter du sucre (une centaine de grammes), voire une petite cuiller d'arôme de vanille ou un autre sachet de sucre vanillé. On arrête la cuisson quand le sirop a atteint l'épaisseur convenable (une demi-heure environ), et on met également au réfrigérateur.
Les poires se dégustent fraîches. On nappe à volonté avec le sirop. On peut présenter ce dessert avec de la glace, ou un biscuit... ou les deux (le spéculoos est conseillé, mais je n'en avais pas sous la main, alors j'ai opté pour les "croque thés" à l'orange achetés chez les moines de Saint-Wandrille). Je craignais que Mlles de Montaigne n'apprécient pas forcément.
J'ai été bien surpris: "trop bon", s'exclamèrent-elles en choeur, sans qu'il faille pour cela noyer les poires dans le sirop sucré...
On peut ouvrir pour l'occasion une bouteille d'authentique poiré normand...
1 commentaires:
Monsieur Jo n'a jamais douté que M. et Mme de Montaigne étaient passés maîtres dans l'art des Conférences!
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